Vous en connaissez combien de petites affaires culinaires qui durent 20 ans ? Aujourd’hui, peu. Pourtant, le restaurant Ripaille créé en 2005 par Philippe Favre tient bon. En ce mois d’octobre, il a fêté ses 20 ans. Pour l’occasion, nous avons eu l’opportunité exclusive de dresser le parcours inspirant du propriétaire.
Philippe Favre, un restaurateur passionné de vins
Quels ont été vos débuts dans le milieu de la restauration ?
Philippe Favre : Je suis tombé dedans par hasard quand j’étais adolescent. Ma grande soeur travaillait dans un restaurant. Lorsqu’elle a dû déménager pour faire ses études, elle a parlé de moi au propriétaire qui m’a pris en stage. Cela m’a tout de suite plu alors j’ai enchaîné les stages et le travail en tant qu’extra pendant mes vacances et tous les étés.
Grâce à ces expériences, j’ai décidé d’en faire mon métier et de poursuivre mes études dans le milieu culinaire. J’ai passé mon CAP cuisine, un BEP Hôtellerie-Restauration-Service puis un BAC Pro. Ensuite, j’étais employé dans divers établissements, notamment avenue Wagram au restaurant étoilé de l’illustre Gérard Faucher. Mais le lieu a fermé en 2005. Suite à quoi j’ai créé mon restaurant Ripaille.


Vous êtes également un passionné de vins. Pouvez-vous m’en parler ?
Philippe Favre : Oui, j’apprécie beaucoup l’univers viticole. Je suis également diplômé d’un Brevet de sommellerie. Mais cette passion m’a été transmise lors d’une expérience dans un établissement en Normandie. Le sommelier qui y travaillait m’a beaucoup appris et mon amour pour le vin s’est réveillé à ce moment-là.
Comment choisissez-vous les vins pour votre restaurant ?
Philippe Favre : Je ne construis pas la carte des vins selon le menu ou vice-versa. Je m’adapte plutôt à la demande de la clientèle, surtout lorsque je connais les habitudes et les préférences des plus fidèles. Certains se laissent guider par mes recommandations.
En tout cas, je goûte systématiquement tous les vins que je propose dans mon restaurant Ripaille. Je connais tous mes vins et je les apprécie tous, sans exception. Je ne vends pas ceux qui ne me plaisent pas. Je les découvre grâce à mon réseau de vignerons et distributeurs, mais parfois aussi par du bouche à oreille.


Restaurant Ripaille, une histoire pleine d’émotions
Comment avez-vous créé Ripaille ?
Philippe Favre : Habitant du quartier des Batignolles, je fréquentais cet endroit qui s’appelait Vent d’Ouest à l’époque. Nous y allions très souvent avec ma copine, devenue depuis ma femme. Un jour, je discutais avec le propriétaire avec lequel je m’entendais bien. Je lui expliquais que j’allais être licencié car mon établissement étoilé fermait et que j’avais envie de m’installer et ouvrir ma propre affaire. Il m’annonce alors que lui, il avait le projet de vendre.
J’étais très attaché à ce restaurant. C’est d’ailleurs là qu’avec ma femme, nous nous sommes embrassés pour la première fois. Donc, après plusieurs réflexions et discussions avec le patron, j’ai décidé de reprendre le lieu. Le restaurant Ripaille a ouvert le 7 octobre 2005.

Le Restaurant Ripaille a 20 ans ! Qu’est-ce qui a changé dans la restauration depuis 2005 ?
Philippe Favre : Et oui, ça passe tellement vite ! C’est certain que le secteur culinaire n’est plus ce qu’il était, il y a vingt ans. J’ai notamment remarqué que la clientèle consomme et boit moins. Les personnes reviennent moins souvent. En soi, il n’y a pas eu de changements trop significatifs, surtout dans le quartier des Batignolles où peu de choses ont bougé.
Chez Ripaille, nous avons des clients réguliers donc ça va. Mais nous avons bien sûr connu des hauts et des bas. Le secteur de la restauration demande beaucoup d’adaptation constante alors nous avons réajusté et testé sans cesse. Je pense que ça nous a réussi puisque je suis toujours là, vingt après, là où certains ne tiennent pas très longtemps.






D’ailleurs, quelle est la clé de cette réussite ?
Philippe Favre : la passion du métier et un soutien familial sans faille. J’ai cette chance. Non seulement ma femme accepte les conditions de travail spécifique au monde de la restauration et assure à la maison, mais moi, je ressens toujours l’envie de partager ma cuisine. J’aime la relation humaine, je me plais dans ce que je fais. Mais surtout, je sais ce que je fais et je connais mon métier, contrairement à d’autres qui peuvent parfois se lancer sans savoir dans quoi ils s’embarquent.
Quel impact a eu le Covid sur le restaurant Ripaille ?
Philippe Favre : pas énorme, à vrai dire. Nous n’avons rien gagné mais rien perdu non plus. Avec mon équipe, nous avons proposé des offres à emporter deux jours par semaine : des plats chauds le midi et à réchauffer chez soi le soir. Cela nous a permis de rester actif, de s’entraîner mais aussi de garder un revenu en payant les salariés.
Les habitants du quartier étaient tous très contents de notre concept. Ils ont tellement apprécié que beaucoup revenaient souvent. Cela a tellement bien fonctionné qu’après le Covid, nous avons toujours une offre où les personnes peuvent commander certains plats et venir chercher pour manger chez eux.
Qu’est-ce que Ripaille ?
Philippe Favre : j’ai voulu un restaurant avec une cuisine semi-gastronomique, avec des touches d’originalité mais sans tomber dans le trop chichiteux. J’y entretiens une ambiance conviviale, où la clientèle vient parce qu’elle sait qu’elle s’y sent comme chez elle. Il y a une forme de proximité car je rapproche les tables, ce qui incite parfois les échanges avec ses voisins.




Une belle histoire d’amour s’est créée dans ce restaurant et avec ce lieu. Cela se ressent dans les paroles de Philippe Favre lorsqu’il nous évoque son parcours et les vingt années de Ripaille. Un restaurateur inspirant et attachant qui vous accueillera avec un chaleureux sourire et dans la bonne humeur. Passionné de sommellerie, il vous concoctera d’harmonieux accords mets et vins, comme par exemple, son cannelloni d’avocat et tourteau avec la cuvée Péninsula 2022 du Domaine Gadais. En somme, une adresse pépite à Paris si vous aimez sortir manger au restaurant sans vous prendre la tête et passer un agréable moment.
Comment s’y rendre ?
Restaurant Ripaille, 69 rue des Dames, 75 017 Paris
A midi, vous avez le choix entre la formule à la carte EDP pour 39 euros ou alors 26 euros si vous prenez des plats spécifiques, marqués d’un rond bleu avec une croix. Attention, la carte change souvent.
L’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. Il est interdit aux jeunes de moins de 18 ans et aux femmes enceintes.
Collaboration commerciale – Invitation
Sources :
- Interview de Philippe Favre le 25/02/2025
- Déjeuner et shooting au restaurant Ripaille, le 07/10/2025